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Victor Hugo (1802-1885)



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Victor Hugo occupe une place exceptionnelle dans l’histoire de la littérature française; il domine le XIXème siècle par la durée de sa vie et de sa carrière, par la fécondité de son génie et la diversité de son oeuvre: poésie lyrique, satyrique, épique, drame en vers et en prose, roman, etc. Il a évolué avec son temps, dans son art et dans ses idées. Persuadé que le poète remplit une mission, il a pris une part active aux grands débats politiques.

Victor Hugo naquit à Besançon en 1802. Il témoigna sa vocation littéraire de bonne heure. Son premier recueil « Odes et poésies diverses » paraît en 1822. Il collabore à la « Muse française », fondée en 1823, et fréquente le salon de Charles Nodiers où il rencontre Vigny et Lamartine. En 1827, avec la Préface de « Cromwell », il devient chef de la nouvelle école romantique. Les « Orientales » paraissent en 1829. L’année suivante voit le triomphe de l’ « Hernani » à la Comédie Française. Victor Hugo est vainqueur sur tous les fronts: dans le roman, avec « Notre-Dame de Paris » (1831); dans le domaine lyrique qu’il boulverse avec « Les Feuilles d’automne » (1831), « Les Rayons et les ombres » (1840); au théâtre, avec « Le Roi s’amuse » (1832), « Marie Tudor » (1833) et « Ruy Blas » (1838).

Après l’échec des « Burgraves » (1843), Hugo délaisse la littérature au profit de la politique. Orléaniste sous Louis-Philippe, il devient démocrate après 1848 et est élu député à la Constituante. D’abord favorable à l’élection du Prince-Président, il s’insurge lors du coup d’Etat et doit prendre le chemin de l’exil. Durant ces vingt années d’exil, il écrit ses oeuvres: « Napoléon le Petit », « Les Misérables », « Les travailleurs de la mer », « L’Homme qui rit » et beaucoup d’autres.

En 1870, la chute de Napoléon III lui permet de regagner Paris. Il publie encore « Quatre-vingt-treize » et quelques oeuvres moins connues. Hugo meurt le 22 mai 1885. Une grande partie de son oeuvre est populaire, par les grands sentiments humains, nobles et simples qu’elle chante: amour paternel, patriotisme, joie du travail.

 

Le dedans du désespoir

Essayons de le dire. Il faut bien que la société regarde ces choses puisque c’est elle qui les fait.

C’était, nous l’avons dit, un ignorant; mais ce n’était pas un imbécile. La lumière naturelle était allumée en lui. Le malheur, qui a aussi sa clarté, augmenta le peu de jour qu’il y avait dans cet esprit. Sous le bâton, sous la chaîne, au cachot, à la fatigue, sous l’ardent soleil du bagne, sur le lit de planches de forçats, il se replia en sa conscience et réfléchit.

Il se constitua tribunal. Il commença par se juger lui-même. Il reconnut qu’il n’était pas un innocent injustement puni. Il s’avoua qu’il avait commis une action extrême et blâmable; qu’on ne lui eût peut-être pas refusé ce pain s’il l’avait demandé; que dans tous les cas il eût mieux valu attendre, soit de la pitié, soit du travail; [...] que d’abord il est très rare qu’on meure littéralement de faim; ensuite que, malheureusement ou heureusement, l’homme est ainsi fait qu’il peut souffrir longtemps et beaucoup, moralement et physiquement, sans mourir; qu’il fallait donc de la patience; que cela eût mieux valu même pour ces pauvres petits enfants; que c’était un acte de folie, à lui, malheureux homme chétif, de prendre violemment au collet la société tout entière et de se figurer qu’on sort de la misère par le vol; que c’était, dans tous les cas, une mauvaise porte pour sortir de la misère que celle par où l’on entre dans l’infamie; enfin qu’il avait eu tort.

Puis il se demanda:

S’il était le seul qui avait eu tort dans sa fatale histoire? Si d’abord ce n’était pas une chose grave qu’il eût, lui travailleur, manqué de travail, lui laborieux, manqué de pain. Si, ensuite, la faute commise et avouée, le châtiment n’avait pas été féroce et outré. [...] Si cette peine, compliquée des aggravations successives pour les tentatives d’évasion, ne finissait pas par être une sorte d’attentat du plus fort sur le plus faible, un crime de la société sur l’individu, un crime qui recommençait tous les jours, un crime qui durait dix-neuf ans.

[...] Ces questions faites et résolues, il jugea la société et la condamna. Il la condamna à sa haine. Il la fit responsable du sort qu’il subissait, et se dit qu’il n’hésiterait peut-être pas à lui en demander compte un jour. Il se déclara à lui-même qu’il n’y avait pas équilibre entre le dommage qu’il avait causé et le dommage qu’on lui causait; il conclut enfin que son châtiment n’était pas, à la vérité, une injustice, mais qu’à coup sûr c’était une iniquité.

La colère peut être folle et absurde; on peut être irrité à tort; on n’est indigné que lorsqu’on a raison au fond par quelque côté. Jean Valjean se sentait indigné. Et puis, la société humaine ne lui avait fait que du mal. Jamais il n’avait vu d’elle que ce visage courroucé qu’elle appelle sa justice et qu’elle montre à ceux qu’elle frappe. Les hommes ne l’avaient touché que pour le meurtrir. Tout contact avec eux lui avait été un coup. Jamais, depuis son enfance, depuis sa mère, depuis sa soeur, jamais il n’avait rencontré une parole amie et un regard bienveillant. De souffrance en souffrance il arriva peu à peu à cette conviction que la vie était une guerre; et que dans cette guerre il était le vaincu. Il n’avait d’autre arme que sa haine. Il résolut de l’aiguiser au bagne et de l’emporter en s’en allant.

Il y avait à Toulon une école pour la chiourme tenue par des frères ignorantins où l’on enseignait le plus nécessaire à ceux de ces malheureux qui avaient de la bonne volonté. Il alla à l’école à quarante ans, et apprit à lire, à écrire, à compter. Il sentit que fortifier son intélligence, c’était fortifier sa haine. Dans de certains cas, l’instruction et la lumière peuvent servir de rallonge au mal.

Cela est triste à dire, après avoir jugé la société qui avait fait son malheur, il jugea la providence qui avait fait la société. Il la condamna aussi.

Ainsi, pendant ces dix-neuf ans de torture et d’esclavage, cette âme monta et tomba en même temps. Il y entra de la lumière d’un côté et des ténèbres de l’autre.

Jean Valjean n’était pas, on l’a vu, d’une nature mauvaise. Il était encore bon lorsqu’il arriva au bagne. Il y condamna la société et sentit qu’il devenait méchant, il y condamna la providence et sentit qu’il devenait impie.

Ici il est difficile de ne pas méditer un instant. La nature humaine se transforme-t-elle ainsi de fond en comble et tout à fait? L’homme créé bon par Dieu peut-il être fait méchant par l’homme? L’âme peut-elle être refaite tout d’une pièce par la destinée, et devenir mauvaise, la destinée étant mauvaise? Le coeur peut-il devenir difforme et contracter des laideurs et des infirmités incurables sous la pression d’un malheur disproportionné, comme la colonne vertébrale sous une voûte trop basse? N’y a-t-il pas dans tout âme humaine, n’y avait-il pas dans l’âme de Jean Valjean en particulier, une première étincelle, un élément divin, incorruptible dans ce monde, immortel dans l’autre, que le bien peut développer, attiser, allumer, enflammer et faire rayonner splendidement, et que le mal ne peut jamais entièrement éteindre?

D’après Victor Hugo, Les Misérables,tome 1, ch. VII.

 

Questionnaire

1. Qu’en pensez-vous, pourquoi l’auteur a choisi pour son héro le nom de Jean Valjean? Quelles associations ce nom vous évoque-t-il? 2. Quelle caractéristique Hugo donne-t-il à Jean Valjean? Quels traits de sa nature souligne-t-il? Et quelles contradictions? 3. Comment Jean Valjean se juge-t-il? 4. Comment juge-t-il la société? 5. Quelles conclusions fait-il sur la vie? A quoi la compare-t-il? Etes-vous d’accord avec cette comparaison? 6. Par quelles raisons a-t-il décidé de s’instruire? 7. Quelles réflexions sur la nature humaine Hugo nous donne-t-il? Trouve-t-il des réponses aux questions posées? Quelles réponses donneriez-vous à ces questions éternelles? 8. Relevez les moyens stylistiques employés par l’auteur.

 



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